Petite souris dans la bibliothèque ...

Argan et Etoilfilante m’avait parlés de ce lieu. Ils m’avaient décrit la magnifique bibliothèque.
Tout ce qu’ils me racontaient, éveillait ma curiosité.
Je devais absolument y pénétrer. Je devais aider mes compagnons dans leurs quêtes, mais pour cela, il me fallait lire les manuscrits enfermés dans leur château.
N’osant pas me présenter à la porte, je pénétrais de la seule façon que je connaissais.
La nuit, utilisant les ombres pour me dissimuler.
Jusqu'à présent, mes visites nocturnes se faisaient sans aucune difficulté. Je m’installais en cachette et lisait, encore et encore, leur volant les informations … Seule chose que je fais à la perfection.

Mais une nuit, je trouvais le passage secret verrouillé. Avais je fais une erreur lors de ma dernière visite, laissé des traces de mon passage, un pétale de rose oublié ou la trace de mon parfum … Le doute commençait à me gagner. Je devais perdre la main, à en voir cette porte fermée.

Alors je devais oser … Je pris un parchemin et ma plume pour laisser un mot aux maîtres de ce lieu.

« Bonjour Dame Blyss et Sir Ezekiel,
Veuillez m’excuser de mes méfaits !
Je suis venue à plusieurs reprises chez vous en cachette et …. Mais je vous le jure, je ne vous ai rien volé … Je suis juste venue lire … Lire vos magnifiques livres !
Je me nomme Aislin … Je suis le guide du Nom de la rose, une compagnie de mécréants et maraudeurs comme beaucoup sur cette terre aiment à nous nommer.
Mais notre but n’est que de soulager nos victimes du poids de leurs Gopis …
Votre réputation n’est plus à faire, mais la notre doit se consolider.
C’est en cela que je vous demande de me laisser les lire encore !

Merci de m’y autoriser,

Aislin »

Après avoir accroché le document sur la porte, je repartis dans l’ombre de la nuit …

Au petit matin, Ezekiel dessendit dans les sous-terrains et se rendit dans leur repaire. Arrivé sur place, il décrocha intrigué le parchemin accroché sur la porte. Un parfum de rose vint stimuler son odora tandis qu'il parcourait le message. Ce parfum, il le reconnut, le même qui venait emplir la pièce souvent le matin. Il esquissa un sourire et pénétra dans la bibliothèque.

Quelques secondes plus tard, il ressortit et accrocha un message à la porte en guise de réponse.

"Belle Aislin, les spectres qui gardent cette porte vous l'ouvrirons désormais de bon coeur. N'hésitez pas à venir nous rendre visite, et qui sait peut être réussirai vous à convaincre Blyss de s'habiller de manière plus... féminine...

Bien à vous.
Ezekiel"

Il partit à la hâte espérant que la jeune femme reviendrait rapidement et emporterait le message avant que Blyss n'ait le temps de le lire...

Il partit à la hâte espérant que la jeune femme reviendrait rapidement et emporterait le message avant que Blyss n'ait le temps de le lire...

Je n’osais pas me représenter devant la porte. Maintenant qu’ils savaient que je m’étais introduite dans leur repère en cachette.
En tant normale, je n’aurai eu aucun scrupule, mais là … Je me sentais gênée de les avoirs abusés.
Et puis, s’ils étaient en colère !
Ils auraient raison de me refuser leur bibliothèque. Mais la curiosité m’animait toujours, je devais savoir, et quelle qu’en soit leur réponse.
Furtivement je me présentai devant la porte. Un parchemin voltait sur la porte. Ce n’était pas le mien. Je le pris et n’osais le lire. J’avais peur d’y lire un « non ».
Fébrilement, je le dépliais …

A la lecture des quelques lignes, je souris. Sir Ezekiel avait accepté ma demande.
Mais je ne comprenais pas ce qu’il me demandait à propos de Dame Blyss. Comment moi, je pouvais la convaincre de quoi que ce soit. On la décrivait comme une femme superbe et fort gracieuse … Moi je n’étais qu’une cambrioleuse abusant ces victimes en jouant de ces atouts.
Je sentais le rouge monter à mes joues…
Fouillant dans ma poche, je pris une allumette et la craqua sur le mur.
La flamme lécha le parchemin et le dévora doucement.
Je le lâcha, je repartie sans vérifier qu’il se fusse consumé totalement…

Je devrais à l’avenir être encore plus discrète pendant mes visites nocturnes.
Mais j’étais contente de savoir que je pouvais revenir …

Comme dans tout bon vaudeville, Blyss fit son apparition au petit matin. Elle avait encore découché, préférant parfois les bras de la nature pour seul compagnon, plutôt que l’enceinte de leur tanière.

Quand elle arriva devant l’entrée, elle pressentit une présence non loin. Elle se retourna vivement et scruta les alentours mais ne vit rien d’anormal. Seule une légère odeur vint lui chatouiller les narines, une odeur évanescente de fleur, la même que celle que portait cette fille qui s’introduisait la nuit tombée dans la bibliothèque qu’Ezekiel était en train de mettre en place. Elle l’avait aperçue une nuit alors qu’elle rentrait de ses pérégrinations, sans un bruit elle l’avait observée. Ezekiel et elle avaient discuté de ce que des personnes pouvaient venir à leur gré piller un moment tout ce savoir réuni, et de la décision de tout fermer. Alors elle l’avait laissée lire les parchemins sachant que les jours suivants, elle ne viendrait peut être plus.

Au moment où elle s’apprêtait à ouvrir la porte, elle aperçut un bout de papier brûlé à terre. Elle le prit délicatement et tenta de le lire. Seul le côté gauche avait été brûlé, le reste aurait certainement dû disparaître aussi mais en tombant la flamme avait dû s’éteindre. Voici ce qu’elle put y lire : « …..gardent cette porte vous l'ouvriront désormais de bon coeur. N'hésitez pas à venir nous rendre … ….réussirez-vous à convaincre Blyss de s'habiller de manière plus... féminine... » Il s’agissait de l’écriture d’Ezekiel.

Ses yeux se voilèrent d’une teinte sombre, et un sourire vint se planter sur son visage. Elle prit le pli et pénétra d’un pas rapide et décidé dans la demeure encore endormie. La porte claqua d’une manière retentissante. Elle se dirigea ensuite vers la chambre d’Ezekiel. Elle tourna la poignée et ouvrit la porte d’un grand coup de pied ce qui la fit valser contre le mur. Ce fut le premier jour où l’on entendit deux fois en si peu de temps un bruit aussi cinglant dans cette demeure habituellement calme.
En parfait contraste avec le boucan dont elle était l’origine, elle pénétra doucement dans cette chambre et s’adressa à son associé d’une voix calme et douce.

"Alors, alors cachotier ? On fixe des rendez-vous à de gentes dames parfumées et on leur parle de moi ? Je sais que je hante les esprits de pas mal de monde, mais de grâce, évitez-moi lors de vos conversations amoureuses, je vois mal tes conquêtes souffrir la comparaison. Ah oui … je dois aussi te dire que si j’avais été un poil plus féminine que maintenant, je gage que notre association en pâtirait, n’est-ce pas ?"

Elle arborait un air de défi sur son visage, aucune colère ne se lisait en elle, seulement ce sourire narquois qu’elle faisait souvent, en réponse à toutes sortes de réactions ou provocations.

Il se redressa sur les coudes et l’écouta parler. Peu habitué à être réveillé de la sorte depuis qu’il s’était évadé d'Arcode, l’elfe n’était pas du matin. Il la foudroya du regard en l’écoutant déblatérer ses salades. Tendant le bras, il saisit une tasse posée au pied du lit et failli s’étrangler lorsqu’il entendit les mots « conversations amoureuses »… Recrachant le breuvage sur le drap, il s’essuya la bouche d’un revers de bras et se leva, ne prenant pas la peine de s’excuser, énervé par les propos de la jeune elfe…

Il n’avait pas besoin de se justifier et pourtant il s’y sentait obligé.

- Aislin, une de mes conquêtes, tu n’y es pas du tout ma chère. Je l’ai juste invité à venir prendre un repas en notre compagnie, ni plus ni moins. N’y vois pas là un affront, même si elle vrai que ses tenues attirent bien souvent plus le regard que certaines que tu portes.

Tout en enfilant un pantalon de toile verte, il posa son regard sur la tenue de sa compagne d’aventure.

- Regardes toi Blyss, tes pantalons, tes chemises… Crois-tu que je ne t’ai pas vu fouiller dans mon sac pour m’emprunter des vêtements… Te les prêter ne me dérange pas le mois du monde mais il me semble que cela ne gâcherait rien si tu t’habillais… mieux tout simplement.

L’elfe attendit quelques secondes conscient que ces derniers mots provoquerait sans doute la colère de Blyss. Attrapant une chemise blanche, il lui lança sur les genoux et tout en enfilant ses bottes, il ajouta.

- Enfile cela et suis moi, j’ai appris qu’un marchand ambulant serait aujourd’hui à Bourgidus. Une nouvelle garde robe ne te ferait pas de mal. Disons que c’est un petit présent en l’honneur de notre amitié…

Elle retint un rire amusé, et se mura derrière cette non expressivité de façade. Il était énervé et elle en était satisfaite seulement elle payait le prix de cette satisfaction par les remarques piquantes pour lesquelles le jeune elfe brillait. Elle vint s’asseoir sur le lit d’Ezekiel et contempla sa tenue et effectivement, accoutrée de la sorte, on eut pu la confondre avec un jeune pré pubère. Cette pensée la glaça.

« M’aurais-tu prise pour une mendiante ? Sois heureux que quelqu’un d’autre que toi daigne porter ces sapes rugueuses. Je n’ai pas d’autre choix que de prendre ce genre de toile robuste car vu nos activités mes délicates étoffes en pâtiraient et ça me fendrait le cœur. Et puis quand on sait ce que tu en fais de mes robes dans les situations périlleuses…. » Elle se remémorait alors leur rencontre et sa tenue gâchée par le sang d’un inconnu. Elle grimaça.

« Sinon je ne pensais pas que de telles remarques t’énerveraient à ce point, s’il ne s’agissait que d’un dîner tous ensemble, je ne vois pas pourquoi ce papier s’en est retrouvé dans cet état-là », murmura-t-elle narquoise.

« Allons, n’aie pas honte de me dire que tu faiblis pour une jeune fille, cela m’est égal, tu es comme ça, affranchi mais pas totalement quant il s'agit de la gente féminine, c’est un fait et tu ne devrais pas te voiler la face, ça nous causerait du tort. Ceci dit, oui tiens, tu as raison, allons voir ce marchand, des étoffes plus seyantes ne te feraient pas de mal non plus », lui dit-elle sur un faux air de confidence.

- Une mendiante, non, du tout, loin de moi cette idée mais c’est à si méprendre parfois…

Il la dévisagea un instant, hautin au possible. Il savait que la joute ne faisait que commencer mais qu’importe, connaître les limites de sa complice lui serait sans doute utile plus tard… Elle l’avait pris à son propre piège mais qu’importe, il ne comptait pas en rester là.

- C’est d’accord, j’en profiterais pour racheter quelques vêtements puisque mon sac se vide tout seul… Tu me seras d’une grande aide et puis, il faut que mes vêtements te plaisent puisque tu compte sans doute me les « emprunter » un jour… Quand à tes tenues délicates, excuse moi d’avoir souillé ta si jolie robe mais tu aurais peut-être préféré que je le laisse te l’entaillé de sa lame…

Il ajusta sa tenue et ouvrit la porte. Alors que Blyss allait sortir, il lui barra le passage et s’engouffra sous son nez.

- J’allais dire les femmes d’abord mais…

Il la regarda en souriant et se dirigea vers l’entré du sous-terrain.

- Tu te trompes sur mes intentions envers cette jeune femme crois moi. – Son regard s’assombrit un instant - Je n’ai nullement l’intention de me détourner de ma promesse…

Se rendant compte qu’il parlait trop, l’elfe s’interrompit et repris le sujet initial.

- Bref, peu importe, ce que je pense c’est que si tu prenais un peu plus soin de toi, cela ne te ferait pas de mal. Je suis certain que si tu t’en donnais la peine, tu serais plus… Bref passons, le marchand ne nous attendras pas.

Il ouvrit la porte de la bibliothèque, laissant l’air froid du sous-terrain leur glacer le sang. Il lui fit signe de la main et l’invita a sortir.

- Après toi, je t’en prie.

Lorsqu’il lui emboîta le pas, elle lui lança un regard des plus noirs. Elle allait répliquer aussi sèchement lorsqu’il revint sur ses justifications vis-à-vis de la jeune fille au parfum. Seulement là elle perçut un glissement de ton subtil. De quoi parlait-on maintenant ? Il tentait de se rattraper en répétant les mêmes propos mais leur force n’était plus la même. Elle s’interrogea un court instant et se promit de garder cela en mémoire pour plus tard.

Il semblait se calmer ou tout du moins s’être ravisé l’espace d’un instant. A cette dernière invitation elle répondit par la provocation. Il passait mais elle ne l’entendait pas ainsi. Elle passa devant lui, s'arrêta brusquement et se tourna vers lui arborant toujours cet air de défi sur le visage.
Elle se mit alors à ôter les vêtements qu’elle portait, un à un, lentement, ne gardant sur elle que ses dessous. Puis elle lui envoya violemment ses sapes en pleine figure.
« Voilà, je pense qu’ainsi ma féminité s’affirme pleinement. Tu as peut être raison au fond, c’est une technique à essayer pour mener nos activités à bien, je ne m’en servais auparavant qu’à d’autres fins mais je vais y songer… Satisfait ? Assez féminine pour être ton associée maintenant ? »
Elle se rendit compte du froid ambiant et se dit en elle-même que parfois elle avait des réactions inattendues même pour elle. Elle plissa ses yeux, maudissant l’être qui se trouvait face à elle de la mener à de telles extrémités, puis elle tourna les talons se dirigeant rapidement et fièrement vers ses appartements.

Les paroles de Sir Ezekiel tournaient et retournaient dans ma tête. Peut être que Dame Blyss était mécontente de mes diverses incursions dans sa bibliothèque.
Je devais lui faire un présent.
Si je me souvenais bien du petit mot, il s’agissait de la rendre plus féminine …
Alors, une robe, un jupon, des sous vêtements, une nuisette ou un bon cher le coiffeur ?

Connaissant les goûts de Sir Ezekiel, je me portais plus sur la nuisette ou les sous vêtements. Mais bon, peut être trop directe comme approche de la dame.
En ce qui concerne le coiffeur… Disons que dire clairement que ces cheveux sont moche (Pas bien du tout, comme allusion !)
Non plus !
Il me reste la robe, oui ! Pourquoi pas !

En passant devant le marchant ambulant, je vis une superbe robe bleue nuit en velours de soie de mygale. Un tissu fort rare et superbe pour ces nuances de bleu quand la lumière joue avec le tissu.
Le décolleté plaira beaucoup à Ezekiel, la gorge de la dame sera mise en valeur par les fines épaulettes. La taille, très marquée, arrondira ces hanches, et la fluiditée du bas de la robe, la rendra un peu plus grande.

Je l’achetai donc, et repartie vers leur demeure.
Quand je franchis la porte, j’entendis mes hôtes en pleine discussion. Vu le ton, ils devaient se chamailler.
J’en profitais pour déposer le colis dans la bibliothèque, y déposa une rose écarlate et un petit mot.
« Bien le bonjour à vous,
Voici un présent pour chacun, afin de me faire pardonner de mes visites intempestives.
En espérant vous croisez un jour ou une nuit …
Merci encore pour me laisser lire vos livres.

Aislin »

Puis repartis vers la sortie …

Elle avançait en tentant de ne pas laisser voir ses grelottements et se demandait à quel moment il se déciderait à installer un foyer dans cette pièce quand une odeur maintenant familière lui parvint aux narines. Elle balaya la pièce du regard et s'arrêta sur un petit paquet déposé sur la table. Au-dessus reposait une magnifique rose. Elle prit le petit mot et le parcourut rapidement du regard.
Son visage se radoucit un court instant. Quel sens de la mise en scène pensa-t-elle. Elle ouvrit alors le paquet mais s'empêcha d'aller plus avant lorsqu'elle réalisa la nature du présent.
Elle replaça rapidement ce qu'elle avait dérangé et s'empara de la rose.
Tout en humant son délicat parfum, elle s'adressa à Ezekiel sans même le regarder.

"Tiens, je pense que c'est à ton intention, enfin... elle dit 'voici un présent pour chacun' mais j'imagine que ça pourrait t'aller mieux qu'à moi et que tu ne me contrediras pas sur ce point n'est-ce pas ? C'est trop féminin pour moi. Qu'elle est sympathique cette demoiselle, je sens que je vais l'apprécier", dit-elle narquoisement. Fait encore inhabituel, elle avait forcé la voix sur la dernière phrase, espérant être entendue par la petite souris qui se trouvait peut être encore en ses lieux.

Elle jeta un rapide regard en coin destiné à l'elfe, tourna la tête coquettement et reprit la direction de ses appartements d'une manière guillerette toute feinte, la rose toujours en main.


[HRP mais lol ce RP, (edit : on devrait mettre un sous titre : 'Le jour où les 10K gopis s'enguelèrent comme des gamins' mdr). Merci aislin et ezekiel et kiss eze pour ce que je te fais subir, faut dire que tu te gênes pas non plus :p]